Si douée pour les rencontres et nulle pour LA rencontre

Je me mets encore un peu plus à poil dans mes réflexions du jour ! On rentre dans le dur et mon rapport aux relations amoureuses...

Carnet public
6 min ⋅ 04/03/2024

Etat des lieux

S’il y a bien une chose que j’adore, qui me donne de l’énergie, qui m’inspire, qui m’excite, qui me nourrit et pour laquelle je suis à l’aise, c’est incontestablement de rencontrer de nouvelles personnes.
Et alors toutes sortes de rencontres : que ce soit des individus j’admire, qui m’inspirent, des artisans, ceux qui font des choses de leurs mains, ceux qui créent, qui construisent, qui entreprennent, ceux que je ne connais pas du tout mais dont je sens une bonne énergie se dégager, ceux dont mes amies m’ont souvent parlé et que je rencontre enfin, ceux qui me servent un golden latte au café du coin, ceux qui me coachent, ceux qui vont travailler avec moi, ceux qui vont me partager leur histoire, leurs racines, leur culture, ceux qui seront timides à première vue et que je saurai mettre à l’aise pour qu’on conclut la rencontre sur des blagues potaches et de sincères embrassades. Bref vous l’avez compris, si j’aime autant ce que je fais dans ma vie professionnelle, créer des moments de partage à travers des événements, faciliter les connexions entre les gens, c’est parce que c’est mon élément, c’est inné, mon père était comme ça aussi, c’est le genre de choses qui ne s’explique pas vraiment et c'est une part de moi que je suis reconnaissante de vivre au quotidien.

Mais alors, comme le soulignent des personnes de mon entourage plus ou moins proches, comment se fait-il qu’en rencontrant autant de monde au quotidien, je ne sois pas maquée ? Haha je vous retourne la question ! 

Non mais je me la pose souvent c’est vrai, I suck at Love ! Quand on sait en plus que je me nourris de comédies romantiques depuis toujours, que j’ai des papillons dans le ventre et que je me projette émotionnellement à la place des protagonistes, que dès que je rencontre un couple l’une de mes premières questions sera : comment vous vous êtes rencontrés ? Et j’apprécierai chaque détail de leur histoire.
Mais dès que je me retrouve dans la vraie vie, dans ma vie, je fuis.
Alors je travaille pas mal sur mes blocages et autres croyances limitantes, et j’ai compris plusieurs choses ces derniers mois, mais ce serait bien de les mettre en pratique à présent… ! Je vous partage mes réflexions ici, si ça peut en éclairer certains ou en aider d’autres à avancer par la même occasion, c’est tout bénéf 😉

Historique

Alors oui, j’ai été en couple, mais pas vraiment en “couple couple”. Je m’explique.
Ma relation la plus longue était en Erasmus à Barcelone, j’avais 20 ans, je comptais faire la fête pendant 1 an, après mes 2 premières années à Dauphine à enchaîner les chopes (on dit toujours ça en 2024 ?). Et pourtant, je suis tombée sous le charme du collaborateur d’une de mes collocs quasi dès mon arrivée, et on a été en couple quasi jusqu’à mon départ 8 mois plus tard. Ça a été la relation la plus saine que j’ai connue, et en même temps, l'une de celles dont je ressens le moins de fierté en réfléchissant à mon comportement. Parce qu’il était adorable, présent, à l’écoute, et moi j’étais malade, une maladie chronique qui rongeait mes intestins, que les médecins n’avaient pas identifiée et qui, je le pensais à l’époque, me destinait à cacher toute ma vie au monde des aspects inavouables de mon être qui me rendaient vulnérables. J’étais vidée 24/24, pas seulement au sens propre, vidée de mon énergie. J’étais extrêmement vulnérable, et je ne voulais pas que ça se sache, je préférais me cacher derrière un masque d'indépendance. Alors j’étais parfois odieuse (de mon point de vue), je ne voulais pas voir mon partenaire dans les moments de crise et sans lui expliquer, je ne voulais pas le voir trop longtemps non plus en sachant que les douleurs étaient toute proches, je ne disais rien, et finalement, je me suis retrouvée épuisée. Je l’aimais bien mais je ne pouvais plus continuer, je l’ai poussé à bout sur la fin pour qu’il se décide à rompre, parce que j’étais trop lâche pour le faire, ou parce que je ne voulais pas lui faire de mal. Il ne l’a pas fait pas gaîté de cœur et j’ai sauté sur l’occasion. J’étais soulagée. Et triste. De toutes façons j’allais rentrer en France, cette relation était un CDD dès le départ dans mon esprit, j’aurais tenté l’aventure, mais l’amour n’était pas fait pour moi, pas comme ça, c’était trop fatiguant.

Et puis ça a été de pire en pire, j’ai eu plusieurs relations courtes, je me transformais en miss parfaite pour qu’on ne voit surtout pas ce qui n’allait pas. Certains sont tombés amoureux et je m’en allais avant qu’ils découvrent le pot aux roses. Et petit à petit je me suis retrouvée avec des hommes de plus en plus toxiques/narcissiques, des mecs que je voulais sauver, endossant involontairement le rôle d’une mère par intérim, entièrement dévouée à son fils chéri. Parfois un rayon de lumière passait par là, un jeune stagiaire fougueux qui s’intéresse à moi, je n’y crois pas, et puis ça se passe bien, mais il repart pour des raisons indépendantes de notre relation. 

La peur et son origine

Alors que signifient tous ces schémas et que puis-je faire pour casser ce cercle vicieux ?
Ce que j’ai réalisé ces dernières années, cette peur de créer une relation avec quelqu’un, c’est en fait la peur de ne pas savoir affirmer mes besoins et poser mes limites.
De celle-ci découlent toutes les autres.
Cette peur de me retrouver dans une relation que je ne “maîtrise” pas, que je ne “contrôle” pas, qui pourrait me faire souffrir, ou qui pourrait marcher et me vider de mon énergie. Cette peur de devenir complètement dépendante de mon partenaire.
Je répète depuis 20 ans un schéma basé sur la croyance de ne pas mériter/avoir le droit d’être aimée qui m’incite à vivre ou rester dans des relations toxiques et compliquées pour lesquelles la fin est inéluctable et mon attitude irréprochable. Ca fait rêver n’est-ce pas ?


Et alors en creusant encore un peu plus, j’ai récemment compris pourquoi j’avais du mal à affirmer mes besoins et poser mes limites. Parce qu’on ne me l’a pas appris, on ne m’y a pas préparée. Tout ne repose pas là-dessus et je ne veux pas me dédouaner de cette responsabilité. Mais pour mieux comprendre mon fonctionnement jusqu’à présent, c’est important de savoir que j’ai été élevée par ma mère, qui, sans doute pour de bonnes raisons, qui lui appartiennent, était particulièrement stricte. Dans les faits, elle me terrorisait. Mon éducation m'a privée du droit de dire non, de faire des choix, d'avoir une voix et des besoins légitimes. Il fallait que je sois parfaite, c’était la seule issue, l’erreur n’était pas une option, seul le respect des règles comptait, et semblait me donner le droit d’être aimée.

Et je me retrouve maintenant à quasi 39 ans à me demander de quoi j’ai envie ! A me rendre compte que la réponse n’est pas si simple.

Au boulot !

En entrant dans l’entrepreneuriat, j’ai beaucoup travaillé sur mes moteurs, mon “quoi” et mon “pourquoi” sont de plus en plus clairs. Mais comme me le disait un ami hier, j’ai un sérieux point d’interrogation sur mon “comment”. Et c’est ce qui engendre cette appréhension des liens amoureux.

J’ai quand même quelques pistes sur les chemins à ne plus suivre tête baissée.
A présent je réalise que cacher ma vulnérabilité est pire que d’être vulnérable dans une relation.

Je sais aussi que cette hyper-indépendance que j’ai construite est un processus de protection m’évitant de reproduire un schéma d’hyper-dépendance que j’ai observé et rejeté.
Je suis rentrée dans le dur, j’espère que vous suivez ;) 

Alors mes interrogations actuelles sont "simples" afin d’être pleinement moi dans une prochaine relation : est-ce que je préfère me lever tôt ou traîner des heures au lit ? Rester à la maison ou sortir ? 
Ca paraît bête n’est-ce pas ? Oui il y a certaines choses que je sais, mais certaines très évidentes que je dois explorer en me débarrassant de vieilles croyances solidement ancrées.

Parce que bien que j’aie un noyau d’amies extrêmement bienveillant et confortable, le manque d’une relation amoureuse se fait ressentir. La chaleur de bras protecteurs me manque, les encouragements au quotidien d’un être qui me fait vibrer me manquent. L’amour, que je ne connais pas, me manque terriblement. L’amour de moi par la même occasion me manque.

Alors voilà, vous savez. 

On est entre nous, j’ai encore mille choses à partager à ce sujet mais on a toute la vie 😅
J’espère que ces confidences pourront aider certains à lever des blocages, ou d’autres à entamer une réflexion sur leur propre chemin. Le but de ce partage étant de transmettre mes apprentissages.

Bon et maintenant, est-ce que je vous parle toujours de mes découvertes culinaires adorées dans cette newsletter  ? J’ai l’impression qu’elles se perdent au milieu de tous ces lourds sujets.
Je vous les partage quand même, parce que ça me tiendra toujours à cœur de parler de ces moments de plaisir que procurent ces instants à table.

Qu’est-ce qu’on mange alors pour oublier ces émotions parfois désagréables ? 😜

Les chocolats de William Artigue, un jeune prodige de la chocolaterie qui a ouvert la sienne le 11 décembre dernier, après avoir appris auprès des plus grands : Jacques Génin, Patrick Roger, Arnaud Larher, Maxime Frédéric et j’en passe ! Je suis fan de son praliné de noix, notamment celui surmonté de crème de marrons :) Mais aussi le bonbon chocolat caramel cacao et praliné de grué ! Ou ses pâtes de fruits, moi qui n’aime pas les pâtes de fruits, la pomme tatin est un bonbon de pommes rôties revenues dans le caramel en une bouchée ! Bref, courez-y, les bouchées à partager peuvent se partager en 4, ou pas, pour un maximum de plaisir et de fourrage !


Les merveilles de la boucherie Viande et Chef, située quasi à côté de la chocolaterie. Simon Bricard est un artisan passionné, en plus de proposer des viandes françaises exceptionnelles, il teste des recettes de dingue comme le gravelax de rôti de porc au whisky, ou sort des jambons blancs de porc Kintoa qui vous feront oublier le jambon blanc/coquillettes au beurre de votre enfance. Vous y croiserez peut-être Bérénice Béjo et Michel Hazanavicius qui ne s’y sont pas trompés. Pour en savoir plus sur Simon, n’hésitez pas à écouter le replay de La Table des bons vivants d’hier à partir de la 44e minute.


Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, et c’est déjà pas mal 😅

Je me sens nue et plus légère après avoir partagé ces pensées intimes, mais c'est dans cet espace de confiance que la véritable connexion opère pour ma part.

J’ai reçu d’ailleurs tant de messages touchants suite à ma précédente newsletter.
Je vous remercie sincèrement et je me dois de vous tenir informés, mon père est en paix à présent… 🤍

Je vous embrasse

Wanda


Carnet public

Par Wanda Schpoliansky