Qu'est-ce que je fais ?

Quand l’absence de projet devient un chemin vers l’estime de soi et la création 💞

Carnet public
4 min ⋅ 10/09/2024

C’est la rentrée et comme chaque année, deux sujets sont sur toutes les lèvres : “comment étaient les vacances ?” et “quels sont tes projets ?”

Mais une question me revient plus que jamais cette année : “qu’est-ce que tu fais en ce moment ? “

Encore hier, au Sirha Omnivore, le festival culinaire annuel, toutes les personnes que j’ai croisées m’ont posé cette question. Et je comprends leur curiosité.

Cela fait maintenant plus de cinq mois que je ne “fais rien” selon les standards sociétaux : pas de travail rémunéré, pas de projet défini. Mais alors, qu’est-ce que je fais ? Est-il possible de vivre d’amour et d’eau fraîche ? La réponse est non. 😂

Cependant je ne fais pas rien au sens littéral.

En fait, je n’ai jamais été aussi heureuse que ces derniers mois. 
Ça semble paradoxal, non ? 
C’est ce que je me dis à chaque fois que j’y pense.

Ça fera 3 ans, le 31 octobre prochain, que j’ai quitté le monde du cinéma après 15 ans de bons et loyaux services et un dernier emploi bien payé chez Paramount, pour me lancer sans filet dans le monde de la gastronomie. 
Et ces années ont filé très vite, trop vite ? 
J’ai rencontré une nouvelle famille, vécu deux expériences significatives qui m’ont à la fois animée et fragilisé mon estime de moi. 

Oui, mon estime de moi, pas ma confiance en moi.

Car malgré les hauts et les bas, ma confiance en mes compétences a grandi : lancer des projets, organiser des événements, oser, être résiliente… Je sais que je peux.

Mais l’estime de soi c’est très différent. C’est lors d’un coaching collectif que j’ai mis le doigt dessus (merci au self love project). L’estime de soi c’est l’image que l’on a de soi-même, la valeur que l’on se donne. Elle ne se nourrit pas uniquement de savoir-faire ou de capacité à rebondir.

Retrouver mon enfant intérieur

On prend rarement soin de notre estime de nous, et pourtant il existe mille façons de la cultiver.
Ces derniers mois, je me suis plongée dans cette quête. J’ai retrouvé cette créativité spontanée, sans but d’être utile, productif ou parfait. J’ai exploré de nouvelles activités et renoué avec des passions oubliées.

J’ai fait de la peinture, du coloriage*, du dessin à partir de modèles vivants*. J’ai fait du bénévolat pour une association d’aide alimentaire (HelloErnest), que ce soit pour aider sur un événement ou en tant que commis d’un jour, pour aider à préparer 300 repas. J’ai aussi fait du service en salle dans un restaurant que j’adore en tant que cliente (Naam) et j’ai mis le doigt sur un métier que j’adore puisqu’il réunit mon amour des gens et celui de la transmission des bonnes choses. 

Je garde aussi le husky* le plus adorable que vous puissiez imaginer quelques jours par semaine, bénévolement également, par amour des animaux et étant donné l’impossibilité d’adopter un gros chien à Paris à plein temps. La petite fille en moi, qui voulait être vétérinaire, est comblée. 

Et dans toute cette exploration, j’ai repris goût à la vidéo, au tournage et au montage. Après une de mes “insomnies créatives” – comme je les appelle – j’ai lancé un projet test, mon Human Project. J’ai filmé une série d’interviews au fil de mes rdv habituels, soit 30 personnes de mon entourage en 2 semaines. J’ai pris beaucoup de plaisir à monter et diffuser cette série de vidéos, distillant un peu d’humanité, de rire et de gratitude sur les réseaux sociaux.

Lâcher prise et vivre des expériences enrichissantes

J’ai aussi décidé de lâcher prise sur mes peurs financières. Et c’est comme ça que je suis partie, sur un coup de tête, pour 24h à Bilbao, pour partager un repas d’anthologie dans l’un des meilleurs restaurants du monde (Etxebarri) avec 4 compagnons aussi passionnés que moi (Aurore, Lumi, Truong, Ali).

Enfin je suis partie à Bali. Sans objectif précis, juste avec le besoin de déconnecter. Là-basn au hasard des rencontres, j’ai échangé avec des “healers”, ces guérisseurs spirituels, qui m’ont retourné le cerveau – dans le bon sens.

J’ai également rencontré ou revu beaucoup beaucoup de personnes passionnantes, j’ai lu, écouté des podcasts et finalement pris le temps de réfléchir à ce que je voulais vraiment faire.

Comme le dit si bien Jessica Troisfontaine dans son podcast Ressentir, en reprenant les mots de Delphine Plisson : si demain matin, tu n’as aucune contrainte, ni matérielle, ni familiale, ni culturelle, ni sociale, ni financière, qu’est-ce que tu fais de ta vie ?

Trouver mon rythme

Avant de conclure, j’ai senti que ce qui me manquait pour avancer dans mes réflexions, c’était un rythme, des rituels. 
Car être seule, sans cadre familial ou professionnel, peut devenir un piège qui mène à la procrastination et affecte l’estime de soi. L’estime de soi étant notamment liée à l’engagement de ses tâches.
Alors j’ai exploré et découvert le rythme qui me convenait.

Réveil tôt. Ce matin 4h20, mais ces derniers mois c’est plutôt 6h, même si j’aimerais me lever plutôt comme ce matin. Savourer le temps, le calme, ce moment où tout le monde dort et où tout semble possible. Prendre le temps de faire quelques mouvements de yoga, méditer, courir ou écrire. Et me lancer dans du “deep work”, sans sortir du mode “ne pas déranger” de mon téléphone jusqu’à la fin de la matinée. Pas de notifications, de mails, de messages. La matinée pour moi. 

Quand vient l’heure du déjeuner, bien sûr, caler des rdv ! Ou danser (reggaeton et danse contemporaine depuis 1 an). 

L’après-midi, accepter d’être moins productive, me promener, explorer la ville, m’installer dans les cafés pour déguster une pâtisserie, une boisson chaude, et lire un bon livre, regarder le monde s’agiter.

En fin de journée, redécouvrir les loisirs créatifs que j’avais abandonnés depuis 30 ans. Pourquoi devrait-on attendre la retraite pour retrouver les loisirs de l'enfance ? 

Toujours convaincue que je n’avais aucun talent créatif, je découvre une autre définition de la créativité, une autre utilité. On ne recherche pas le dessin parfait, le futur Picasso, mais le plaisir. Et surtout, la créativité ne se limite pas aux arts. 

Bien sûr je n’arrive pas à tenir exactement ce rythme tous les jours, mais je sens qu’il me fait du bien, et je m’y accroche plus que je ne l’aurais imaginé. C’est mon rythme. 

Et pour la suite ?

Alors tout ça ne répond pas à la question initiale : qu’est-ce que je fais ?

Je ne peux pas encore vous donner une réponse précise.

J’ai beaucoup d’idées et d’envies, mais comme on me l’a dit un jour : “les idées ne valent rien tant qu’elles ne sont pas exécutées.”

Il y a bien la prise de parole en public, une vocation naturelle chez moi, que j’aimerais approfondir. 
Il y a clairement la création vidéo pour susciter des émotions. 
J’avais annoncé une reprise de l'événementiel suite à un challenge sur Linkedin, mais depuis ce post, je n’ai pas encore enclenché la machine. Bizarre, ça ne me ressemble pas… Est-ce la peur de l’échec ? Du succès ? Ou la peur de rester dans une zone de confort et de ne pas aller au fond des choses tant que je le peux ? 

Alors, en cette rentrée, je vais arroser ces graines et je vous tiendrai informé.e.s de celles qui poussent,

Maintenant vous savez.

Je vous souhaite une belle rentrée et vous encourage à cultiver l’estime de vous 💚

Je vous embrasse

Wanda

*Ci-dessous quelques illustrations des activités de ces derniers mois 🥰

Coloriage, dessin modèle vivant, Rainbow 🐕, HelloErnest, Naam
©️ Marie, pour la 1ère photo - Maison Quintin / La Trinité-sur-Mer

Carnet public

Par Wanda Schpoliansky